L'Europe s'isole de plus en plus au-delà des frontières extérieures de l'espace Schengen. Nous suivons l'évolution de l'espace Schengen tout comme l’externalisation du régime migratoire européen sur le continent africain. Le deal entre l’UE et la Turquie, la fermeture de la route du Sahel ou le financement d'infrastructures frontalières au Soudan ou au Sénégal sont autant de stratégies d'un régime global d'injustice en matière de contrôle des migrations. 

Notre société est marquée par un racisme structurel et quotidien - dans les villes, dans les campagnes, dans les camps. Jusqu'à la Méditerranée et au-delà. L'antiracisme est une composante inhérente aux luttes pour le droit à la migration, mais n'est pourtant souvent pas pris en compte - c'est ce que nous voulons changer, surtout si l'on considère que la plupart des personnes militant à Sosf n'ont pas d'histoire d'immigration et ne subissent pas de discrimination raciale.

Nous croyons en une Suisse post-migratoire et décoloniale. Cela exige non seulement des luttes solidaires, mais aussi des visions. Pour nous, il est clair que la migration est une réalité - et non une menace. Car la Suisse est marquée par la migration en tant que phénomène constant. C'est pourquoi nous considérons qu'il est nécessaire de décoloniser la société et l'économie suisses. Nous soutenons les mouvements et les discours qui y contribuent.